Le projet AgriClimate mobilise des groupes d’échanges d’agriculteurs sur la thématique du changement climatique. Parmi ceux-ci on retrouve l’ancien groupe transfrontalier PROTECOW, les agriculteurs étant ravis de poursuivre les échanges ! Pour ces retrouvailles, nous avons abordé la question du stress thermique : des experts d’Inagro et de l’ILVO ont partagé leurs résultats puis les agriculteurs ont échangé sur les solutions techniques à mettre en œuvre au niveau du troupeau ou des cultures.
Résultats ILVO et Inagro
Le stress thermique se manifeste à différents niveaux. Cela peut concerner les animaux, mais aussi les cultures et les aliments: tant les silos que la ration elle-même subissent l’impact du stress thermique. ILVO et Inagro ont déjà mené des recherches à ce sujet. Les résultats de cette étude ont été présentés aux éleveurs laitiersagriculteurs, suivis de discussions autour de ces résultats.
- Le premier niveau évoqué est celui des cultures. Une alimentation suffisante et de bonne qualité commence par un rendement suffisant et de qualité. En période de stress thermique, cela peut représenter un défi. Récemment, beaucoup de recherches ont été menées sur des alternatives au ray-grass, comme la fétuque roseau et d’autres espèces. Ces dernières développent un système racinaire différent, ce qui les rend plus résistantes à la sécheresse. Un autre exemple est l’utilisation du trèfle.
- Le deuxième niveau est celui de l’alimentation elle-même. Tant la conservation dans le silo que la distribution de la ration à l’auge sont affectées par le stress thermique. Des essais avec des capteurs de température et des mesures de densité ont montré qu’une bonne densité du silo est essentielle pour éviter la pénétration d’air. En effet, la présence d’air dans le silo accélère divers processus, entraînant un échauffement, ce qui rend l’aliment moins appétent et réduit sa valeur nutritive. Cet échauffement peut être visualisé à l’aide d’une caméra infrarouge.
- La base d’une bonne ration repose sur un bon fourrage, mais en période de stress thermique, des mesures supplémentaires peuvent être prises pour maintenir l’appétence de l’aliment. L’une de ces mesures étudiées est l’ajout d’inhibiteurs d’échauffement. Les essais ont clairement montré l’effet de ces produits. La concentration optimale (2 litres/tonne d’aliment) a donné les meilleurs résultats. L’humidité relative influence également l’effet : plus l’air est humide, plus l’échauffement survient rapidement.
- Le dernier niveau abordé est celui du bâtiment. Grâce aux capteurs installés dans le cadre de la recherche appliquée, nous avons pu démontrer l’importance de permettre un bon refroidissement du bâtiment durant la nuit, ainsi que les effets des ventilateurs et, en cas de forte chaleur, de la brumisation ou du trempage douchage supplémentaires sur le climat de l’étable.
Échanges entre agriculteurs
Quand on questionne directement les agriculteurs sur les leviers techniques mobilisables pour faire face aux changements climatiques, cela donne lieu à un foisonnement d’idées. Nous les avons classées en deux catégories de leviers :
- Dans l’exploitation : troupeau / étable / fourrages
- Au niveau des cultures : fourragères / de rente
Les propositions ont été reprises dans l’image ci-dessous:


